Léna Mahfouf choque à Cannes 2025 en robe “abaya” The Row

🎥 Festival de Cannes 2025 : Léna Mahfouf choque les fachos en “abaya” signée The Row

Le tapis rouge de Cannes n’a jamais été un lieu neutre. Cette année, Léna Mahfouf, alias Léna Situations, l’a prouvé une fois de plus à la soirée Chopard dans une robe ample blanche façon abaya, signée The Row, avec un turban élégant sur les cheveux et des bijoux Chopard. Une apparition puissante, sobre, sublime — mais surtout, politique malgré elle.

Car il n’en a pas fallu plus pour réveiller les recoins les plus sombres d’Internet : insultes racistes, sexistes, islamophobes, tout y est passé. La créatrice de contenu la plus suivie de sa génération en France est devenue, en l’espace de quelques heures, la cible des mêmes qui, il y a quelques mois encore, la traitaient de « Tana » (comprenez : pas assez française, pas assez blanche, pas assez « comme il faut »). Désormais ? « Islamiste ». Le glissement est aussi révélateur que grotesque.

Une tenue minimaliste, un tollé maximaliste

Ce que Léna portait ? Une robe fluide, couvrante, d’une élégance épurée, à mille lieues d’un quelconque prosélytisme. The Row, griffe fondée par les sœurs Olsen, est connue pour son esthétisme new-yorkais discret et élitiste. Mais pour les vigiles du patriarcat et de la blanchité, il n’en fallait pas plus : la coupe évoquait l’ »abaya » — mot devenu depuis un an un champ de bataille politique en France.

Alors que les bijoux Chopard brillaient sous les flashs, une partie du web, anonyme et haineux, s’est lancée dans une nouvelle chasse aux sorcières 2.0, prenant pour cible une femme, jeune, maghrébine, libre.

Ce que ça dit de la société française

Chez Yemma, ce qu’on voit, c’est clair : peu importe ce qu’elle porte, une femme maghrébine ne pourra jamais convaincre tout le monde. Trop visible, pas assez effacée, trop couverte, pas assez sexy, trop occidentalisée ou pas assez laïque.

Léna Mahfouf n’est jamais « juste » une femme en robe, elle est toujours un symbole, une projection, un champ de bataille. Et si on laissait, enfin, les femmes maghrébines s’habiller comme elles veulent ? Et si on arrêtait de fétichiser ou de diaboliser leurs choix esthétiques ? Ce que porte Léna dérange moins par la coupe que par ce qu’elle représente : une France jeune, connectée, fière de ses origines et qui n’a plus besoin de demander la permission.

L’orientalisme est toujours là. Et il est fatiguant.

Cannes adore l’exotisme… tant qu’il est contrôlé. La robe dite « orientale » est acceptée quand elle est portée par une actrice hollywoodienne ou un mannequin européen. Mais quand une Française d’origine algérienne ose la détourner à sa manière, avec modernité et aplomb, cela devient « menaçant ».

Le corps des femmes racisées — et en particulier des femmes maghrébines — reste un territoire disputé : fétichisé par certains, surveillé par d’autres, attaqué dès qu’il sort du cadre défini par la norme blanche et patriarcale.

Ce qu’on retient chez Yemma :
Léna n’a pas seulement fait un choix vestimentaire. Elle a, volontairement ou non, affirmé que le tapis rouge appartient à toutes. Même à celles qu’on préférerait voir invisibles. Même à celles qu’on attaque sous couvert de « laïcité ». Même à celles qui sont françaises sans devoir s’excuser ou se justifier.

Et pour ça, Léna, on te dit merci.

À propos de Yemma Club
Yemma Club

Yemma Club est un média indépendant porté par des voix de terrain. On ne cherche pas à plaire, on cherche à comprendre, transmettre, éclairer. On fait peu, mais on le fait avec soin, avec sens, avec loyauté. Ce qu’on publie, c’est du vécu, pas de l’info clonée.

Newsletter

Inscris-toi !

On reste connectés !