L’actualité française et algérienne a été secouée pour la énième fois par l’interpellation du journaliste Mehdi Ghezzar par la police française.
Ancien chroniqueur de l’émission « Les Grandes Gueules » sur RMC, et désormais journaliste pour AL24 News, Ghezzar a été ciblé près de son domicile, marquant un tournant dans le suivi des personnalités publiques considérées comme sensibles.
Un Fichage « S » et une Procédure Contestée
Selon les informations rapportées, les forces de l’ordre ont notifié à Mehdi Ghezzar son inscription au très sensible Fichier des Signalements pour la Prévention de la Radicalisation à Caractère Terroriste (FSPRT), plus communément appelé fichier « S », ainsi qu’au Fichier des Personnes Recherchées (FPR).
Ces deux dispositifs sont des outils majeurs de la sûreté publique française, destinés à surveiller des individus jugés potentiellement menaçants pour la sécurité nationale. L’inscription d’un journaliste, même après des propos polémiques passés, soulève des questions fondamentales sur les critères d’application et la transparence de ces mesures.
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Fichier « S » : Sert à signaler les individus dont le comportement peut indiquer une menace pour la sûreté de l’État.
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Fichier des Personnes Recherchées (FPR) : Un fichier plus large, souvent lié à des procédures judiciaires ou administratives.
Des Tensions Répétées et une Dénonciation d’Intimidation
Cette interpellation ne serait pas un cas isolé, selon le journaliste. Il a dénoncé être soumis à des retenues répétées lors de ses passages dans les aéroports parisiens au cours des derniers mois, évoquant un « climat d’hostilité qui ne cesse de s’alourdir ».
« Sans aucune raison, c’est de l’intimidation », a-t-il affirmé, pointant du doigt des méthodes qui, selon lui, n’auraient pas changé malgré l’évolution du personnel politique au ministère de l’Intérieur.
Cette mise en cause des institutions de la République française par le journaliste alimente le débat sur l’équilibre entre les impératifs de sécurité et le respect des libertés individuelles, y compris celle des professionnels de l’information.
Le Contexte : Des Propos Polémiques Passés
Mehdi Ghezzar avait déjà fait les gros titres suite à son éviction de RMC. Cette décision avait été prise après des propos jugés polémiques concernant André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI du Maroc. Ce contexte médiatique tendu pourrait expliquer, en partie, l’attention particulière dont il fait l’objet de la part des autorités françaises, bien que le lien direct avec son fichage actuel reste à clarifier.
Remis en Liberté et Soutien au Journalisme
Après plusieurs heures de garde à vue, Mehdi Ghezzar a finalement été remis en liberté mercredi matin, une information qu’il a confirmée auprès de son média, AL24 News, après son audition par la police.
Cet événement résonne comme un soutien au journalisme et à la liberté d’informer. Il met en lumière les pressions auxquelles peuvent être soumis les professionnels des médias, en particulier ceux qui couvrent des sujets sensibles ou dont les opinions ont pu entraîner des controverses.
L’interpellation de Mehdi Ghezzar relance le débat sur les méthodes de surveillance des personnalités publiques en France et sur la protection des journalistes.

