Quand Alger devient carrefour des imaginaires — Regard sur le Festival International d’Art Contemporain
Dans les galeries baignées de lumière du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, Alger s’est muée — pour quelques jours — en théâtre d’une création universelle. La 9ᵉ édition du Festival culturel international d’art contemporain (IFCA), lancé fin novembre 2025, est bien plus qu’une exposition : c’est un acte de courage culturel.
Sous le thème **« Au-delà des frontières »**, le festival a réuni plus de 120 artistes issus de 34 pays. Il affirme l’art comme espace de dialogue, de mémoire, de résistance — un territoire partagé, où s’échangent les douleurs, les espoirs, les déracinements et les solidarités que l’actualité tente souvent d’étouffer.
Les Imaginaires Qui Dégagent les Lignes
L’IFCA a réussi le pari de la mixité des horizons. Les galeries ont accueilli des artistes venus d’Irak, d’Égypte, de Turquie, du Cameroun, des États-Unis, mais aussi, de manière significative, de **Palestine** et du **Sahara occidental** — autant de trajectoires et de récits qui refusent le silence.
« L’œuvre de cette jeune artiste de la diaspora algérienne, qui tisse des fragments de passeports pour parler de mémoire et de reconquête, a résonné profondément. Le festival est, pour beaucoup d’entre nous, un retour symbolique, une visibilité retrouvée sur cette terre. » — Témoignage anonyme recueilli par Yemma Club.
Le focus n’est pas mis sur un « art mondial » aseptisé, mais sur les **marges** : les œuvres de la diaspora algérienne, les installations portant sur l’identité et l’exclusion, et surtout, la Palestine, présente non comme simple sujet politique, mais comme source inépuisable d’art et de résistance.
Un Acte de Résistance Culturelle et un Pont vers l’Avenir
Dans un contexte souvent tendu — conflits, fractures, exils, pressions politiques — ce festival apparaît comme un acte de résistance culturelle : il défie les murs et les silences. Il redonne une voix à celles et ceux que l’histoire tente d’effacer ou de réduire au silence.
Pour l’Algérie, un tel événement réaffirme une position de carrefour, une ouverture nécessaire. Pour l’artiste algérien, c’est la réaffirmation que son travail a une valeur, qu’il fait sens à l’échelle mondiale.
L’IFCA ne se limite pas au « beau regard ». Il entend offrir des voies concrètes d’émancipation : formation au commissariat d’exposition, marketing culturel, accompagnement des jeunes artistes. Le but : créer non pas un luxe élitiste, mais un **avenir économique possible** pour la création contemporaine.
Ce que le Yemma Club en retient : Le Pouls de l’Art
À Yemma Club, nous pensons que ces rendez-vous sont un **pouls** de la société. Ils ne doivent pas être un catalogue d’images, mais des lieux vivants de mémoire et de transmission.
- **Les voix des artistes :** Comprendre d’où ils parlent (exil, urgence, espoir).
- **L’impact réel :** Le festival transforme-t-il vraiment les opportunités et la dignité des créateurs locaux ?
- **Les enjeux économiques :** Comment le marché de l’art, les galeries et la formation peuvent changer le cours d’une carrière en Algérie.
Parce que pour nous, l’art n’est pas un luxe : c’est une mémoire, un dialogue, une tentative de reconstruction sociale. Ce festival à Alger est une histoire que nous devons observer de près.

