Le 15 novembre 1988 reste une date gravée dans la mémoire politique du monde arabe, et plus particulièrement dans l’histoire de la solidarité maghrébine. Ce jour-là, à Alger, Yasser Arafat annonce officiellement la proclamation de l’indépendance de l’État de Palestine.
Un geste symbolique, certes, mais d’une portée immense.
Un tournant diplomatique.
Et pour beaucoup, un moment fondateur de conscience collective.
🇩🇿 Alger, capitale des luttes : le décor d’une déclaration historique
Il n’est pas anodin que cette proclamation ait eu lieu en Algérie.
Depuis son indépendance en 1962, l’Algérie se positionne comme un acteur majeur du soutien aux mouvements anticolonialistes à travers le monde.
La résistance palestinienne y trouve un écho naturel : même histoire de dépossession, même combat pour la souveraineté, même aspiration à la dignité.
En accueillant le Conseil national palestinien, l’Algérie offre plus qu’un lieu :
👉 un espace politique légitime,
👉 une tribune internationale puissante,
👉 un symbole de fraternité entre peuples en lutte.
Pour de nombreux historiens, si cette déclaration avait eu lieu ailleurs, elle n’aurait pas eu la même charge émotionnelle.
📜 Un texte inspiré, une vision politique nouvelle
La déclaration lue par Yasser Arafat s’inspire de plusieurs grandes chartes fondatrices, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme et les principes du droit international.
Ce texte marque l’évolution de la résistance palestinienne :
D’un mouvement de lutte armée vers une ambition étatique.
D’un discours de confrontation vers une reconnaissance du droit international.
D’une représentation fragmentée vers une vision politique cohérente.
La Palestine se dote d’un cadre, d’une identité formalisée, d’un projet d’État moderne.
Même symbolique, la démarche renforce la légitimité du peuple palestinien sur la scène diplomatique.
🕊️ Une reconnaissance internationale sans précédent
La proclamation a un impact immédiat :
en quelques semaines, près de 90 pays reconnaissent officiellement l’État de Palestine.
Dans un contexte mondial marqué par la fin progressive de la Guerre froide, ce geste palestinien est perçu comme une ouverture et une volonté de dialogue.
Pour les pays du Sud, pour les nations émergentes, pour les mouvements progressistes, l’annonce d’Alger est un acte de souveraineté et d’émancipation.
👤 Yasser Arafat : l’homme derrière l’annonce
Figure centrale et controversée, Yasser Arafat reste l’un des leaders les plus marquants du XXᵉ siècle dans le monde arabe.
Le 15 novembre 1988, il n’est pas le commandant de la résistance :
il est l’homme d’État, le représentant politique d’un peuple sans État.
Ce jour-là, il porte :
la douleur d’un peuple dispersé,
la mémoire d’une lutte de plusieurs décennies,
mais aussi l’espoir d’une nouvelle étape vers la souveraineté.
Sa déclaration n’est pas seulement diplomatique :
elle est profondément humaine, émotionnelle et symbolique.
🤝 La fraternité algéro-palestinienne : un lien indéfectible
Le choix d’Alger n’est pas qu’un geste protocolaires :
il reflète une fraternité historique.
L’Algérie a toujours soutenu la Palestine, non pas par opportunisme diplomatique, mais par conviction idéologique et par proximité dans les récits de libération.
Pour les Algériens — et plus largement pour les Maghrébins — le 15 novembre 1988 dépasse la politique :
c’est une date qui fait écho à leur propre histoire, à leur identité et à leur sens de la justice.
🔥 Une date pour la mémoire et la conscience collective
Plus de trois décennies plus tard, le 15 novembre 1988 continue d’être célébré comme un moment fondateur :
dans la diaspora maghrébine,
dans les milieux militants,
dans les cercles universitaires,
et dans les communautés qui portent la cause palestinienne dans leur cœur.
Cette date rappelle qu’une déclaration peut faire naître un pays dans les consciences, même si la réalité politique reste complexe.
C’est un symbole :
celui d’un peuple qui refuse de disparaître.
✨ Pour Yemma Club
Chez Yemma Club, nous valorisons les récits qui construisent notre mémoire collective et notre identité diasporique.
Le 15 novembre 1988 est l’un de ces récits :
il appartient autant à l’histoire palestinienne qu’à celle de l’Algérie, du Maghreb et de toutes les diasporas arabes.
Parce qu’il parle de lutte, de dignité, de liberté.
Parce qu’il nous rappelle que notre histoire est traversée de moments de courage.
Et parce que comprendre ces dates, c’est mieux comprendre qui nous sommes aujourd’hui.
